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Interview de Megara Nolhan, auteure de Six Pieds Sous Terre et Let It Snow

De l'édition à l'auto-édition, de la Fantasy à la Dystopie en passant par le Thriller, venez découvrir Megara Nolhan, ses univers et son parcours.



Hello Megara, et merci de participer à cette interview. Dis-moi, depuis quand écris-tu?


Je crois que j'écris depuis que je sais lire. Je me rapelle que je devais avoir 6 ou 7 ans quand j'ai écris ma première histoire pour mes parents, l'histoire d'une fleur qui éclot. Bon, il ne se passait pas grand chose ^^. Mais c'est mon plus vieux souvenir d'écriture. 

J'ai commencé à faire de "vraies" histoires vers 12-13 ans. J'écrivais sur des cahiers de brouillon pendant les cours au collège, après avoir fini mes exercices. Et je fais toujours ça aujourd'hui ! Quand je m'ennuie un peu au boulot, je prends une feuille et j'écris. 


Etait-ce un rêve d'un jour être publiée?


Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours voulu être autrice à plein temps. Je me rappelle l'avoir dit à mes parents, vers 12 ou 13 ans. Ils m'avaient répondu, évidemment, de me trouver un vrai métier. Pourtant, c'était mon rêve, d'avoir mon nom sur la couverture d'un livre. C'est surement un rêve un peu narcissique mais je n'ai jamais écrit pour que mes histoires restent au fond de mon ordinateur. 

J'ai été publiée en ME a 21 ans, puis en auto-édition en 2019, à 24 ans. Rêve accompli !


C'est un super accomplissement d'avoir été à la fois éditée et auto-éditée! Peux-tu m'en dire plus sur ces deux expériences? Ce qui s'est bien/mal passé, ce qui est le mieux à ton sens aujourd'hui et pourquoi,... etc


Je vais essayer de synthétiser un peu mais c'est une longue histoire...


J'écris depuis assez longtemps avec ma meilleure amie, Pryscia (compte insta de cursedwriters) et en 2016, avant que je ne parte habiter à l'étranger pour 6 mois, on a trouvé un éditeur pour le 1er tome de notre saga de Fantasy, Chasseuse d'Âmes. C'était l'euphorie car c'était littéralement un rêve de gamine qui se concrétisait ; l'éditeur était une petite association sans prétention, à taille humaine, qui ne voulait pas passer par des librairies pour rémunérer plus les auteurs. 


Il faut savoir que dans l'édition "classique", c'est souvent l'auteur qui touche le moins sur son livre. Une fois que tout le monde a pris sa part (libraire, distributeur, imprimeur) l'auteur se retrouve avec quelques centimes par livres vendus. Si on atteint un euro, on s'estime heureux. 


Nous voilà donc à signer notre contrat. Un an plus tard, l'éditeur lance le projet ulule du livre qui a un franc succès et en septembre 2017, nous sommes officiellement éditées. Et là le cauchemar commence. On n'y connaissait rien... Et eux non plus. On s'en est rendu compte amèrement lorsqu'on a reçu notre livre et qu'à la mise en page, certaines pages avaient été inversées. L'éditeur n'avait pas demandé d'épreuve et avait commandé directement 250 exemplaires à l'imprimeur. Déçues, on a poursuivit l'aventure, mais l'éditeur ne faisait pas d'effort pour vendre le livre, qui s'est retrouvé en vente uniquement sur leur site... 


Je ne vais pas mentir, j'ai commencé à m'énerver un peu. C'est rageant de savoir qu'on passé 5 ans à écrire et corriger un livre, qu'on donne sa confiance à un éditeur pour qu'il nous prenne nos droits et ne fasse... bah rien ^^. Heureusement pour nous, il y avait une faille dans le contrat qui l'a rendu caduque, et nous avons donc récupéré nos droits (et nos livres) en août 2019. Nous avons donc un stock de 150 ouvrages qu'on donne à qui veut les lire, puisqu'on ne peut pas les vendre.


Je sais qu'il ne faut pas mettre tous les oeufs dans le même panier, mais cette expérience m'a vraiment donné envie de tout contrôler dans le processus de publication de mon livre, et c'est ça qui m'a mené à l'auto-édition. Outre le fait que les redevances sont bien meilleures, c'est moi qui décide pour tout. 


Je pense que le monde de l'édition est chamboulé en ce moment, avec tout ce qui se passe et les auteurs qui réclament, à juste titre, un statut pour leur activité et des conditions de travail moins précaires. Je suis beaucoup toute l'actualité via la ligue des auteurs pro et le compte instagram de Samantha Bailly, une autrice très engagée, et le moins que l'on puisse dire, c'est que rien ne me pousse à retourner dans l'édition traditionnelle. Je suis ravie d'auto-éditer mes livres, d'être proche de mes lecteurs, et de tout faire moi-même. J'en apprends tous les jours et c'est très enrichissant. 


Du coup, tu t'es tournée vers l'auto-édition pour tes romans "Let it Snow" et "Six Pieds Sous Terre", un thriller et une dystopie. Cette expérience-là est-elle plus profitable pour toi? Quels ont été les barrières pour toi dans leur publication? 


En matière de redevances oui, on peut dire que l'auto-édition est plus profitable que l'édition classique, et c'est le cas pour moi. Comme il y a moins de prestataires à passer sur le livre, les taux sont plus élevés et surtout, on ne cède pas ces droits. Pour le moment, je ne compte pas me retourner vers les maisons d'éditions, à part pour les romans que j'écris avec Pryscia, puisque l'auto-édition à deux, c'est très compliqué juridiquement parlant.


Mais ce serait mentir de dire que je n'ai pas galéré à sortir ces deux romans. Il a fallu trouver des solutions pour tout : la mise en page, la couverture, la correction. Je me suis assez vite mise au diapason pour les couvertures ; je n'avais pas les moyens de payer un graphiste alors j'ai appris à utiliser Photoshop. Le plus dur pour moi, ça reste la mise en page. J'abhorre ça, ça ne va jamais comme je veux, et j'aimerais beaucoup pouvoir m'en débarasser ! 


Tu as donc tout fait en auto-didacte! Tu es le style d'exemple d'auteure qui as tout fait à 0€ (mais qui s'est formée). C'est très impressionnant. Es-tu aujourd'hui à 100% sur ce travail? Comptes-tu en vivre? 


Eh bien, pendant le confinement, oui je suis à 100% ! Le reste du temps, je suis aussi chargée de communication, rédactrice web et Game Master (j'enferme des gens, ça entretient mon côté sadique).


Être à 100% quand on fait tout seule, ça ne veut malheureusement pas dire passer ces journées à écrire. Je m'occupe de mes réseaux sociaux, de la promo, des visuels quand il faut les faire... Bref on ne chôme pas ! J'adorerai en vivre, mais j'ai conscience que pour ça, il faut écrire vite et plus, pour sortir plus de livres. Je sais donc que ça prendra du temps. 


C'est un peu un cercle vicieux car pour avancer plus vite, il faudrait que je délègue et donc que je paye des prestataires pour gérer les mises en pages, les couvertures, la promo... mais pour l'instant je ne peux pas me le permettre. 


Oh que oui, les gens ne s'imaginent pas tout le travail annexe qui est fait.

Parle moi un peu plus de tes projets: qu'est-ce que tu nous réserves dans les mois à venir? 


Mon objectif pour le confinement est d'avancer le plus possible dans le 2e tome de SPST (même si je pouvais le finir ce serait fabuleux mais ne rêvons pas). Je bosse aussi sur trois nouvelles annexes de l'univers étendu de SPST, la première est sortie et fait un zoom sur le passé d'un personnage secondaire. 


Ensuite, je vais plancher sur une idée que j'ai eu lors de mon dernier voyage en Écosse. Donc sans surprise ça va se passer en Écosse (encore, parce que Let It Snow se passait déjà la bas) et ce sera du fantastique. Je sais que ce sera une série mais je ne sais pas encore combien de tomes... On verra ! 


Et puis, idéalement, il faut aussi que j'avance sur mes projets avec Pryscia. Donc retravailler un peu le tome 1 de Chasseuse d'Âmes pour l'envoyer à des éditeurs et terminer le tome 3 (en cours depuis 2014...) 

Et après... bah c'est déjà pas mal tout ça !


Ca fait plaisir à voir tout ces projets que tu nous réserves! Pourrais-tu nous parler de ce que tu trouves le plus dur en écriture?


 Eh bien ça c'est une question difficile ! Je ne sais pas s'il y des choses que je trouve plus dur que d'autres... Mais je crois qu'à mon sens, le plus difficile est de savoir doser le suspense. Parce qu'on sait, à la louche du moins, ce qui va arriver à nos personnages, en tant qu'auteur. Et parfois, donner quelques indices sans pour autant dévoiler le pot aux roses est très difficile. Et c'est surtout un gros coup de de poker, car jusqu'à ce que le livre se retrouve entre les mains des lecteurs, on ne peut pas trop savoir si on en a trop ou pas assez dit. En tant que lectrice, j'aime échafauder des théories invraisemblables sur ce qui va se passer dans l'histoire, et je déteste quand une info tombe de nulle part, sans aucun indice préalable pour m'y préparer. Donc j'essaye de semer quelques infos dans mes bouquins... mais c'est dur ! 


Je comprends tout à fait, c'est dur à doser tout ça ! 

Merci beaucoup pour toutes tes réponses, aurais-tu un dernier conseil à donner à tous ceux qui veulent se jeter dans l'écriture ou dans l'auto-edition ?


Un conseil... Je vais la jouer Disney Style, mais soyez-vous même. N'écoutez pas si on vous dit que votre idée n'est pas bonne, que percer c'est difficile, que terminer un roman c'est chaud patate. Oui, c'est dur, on le sait, mais ça ne veut pas dire que c'est impossible et que donc, nous ne devez pas le faire. Vous avez envie d'écrire ? Faites-le. Envie d'auto-éditer votre roman ? Faites-le aussi. Je me rends compte aujourd'hui du temps que j'ai perdu à tergiverser, à hésiter. Ce temps là ne se rattrape pas. Vous allez faire comme tout le monde, apprendre de vos échecs, et ce n'est pas grave de ne pas réussir du premier coup ! 


Merci beaucoup à Megara pour toutes ses réponses sur son parcours. J'espère que cela répondra à certaines de vos interrogations (ou de vos craintes) et vous inspirera!


Vous pouvez retrouver l'auteure ici:

- L'Epreuve (une nouvelle de Six Pieds Sous Terre): https://www.amazon.fr/dp/B086Q2QXYC

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