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Interview de AD Martel, auteure du Secret du Faucon et des Larmes de Saël

AD Martel est une auteur auto éditée, qui a sorti déjà deux œuvres: Le Secret du Faucon tome 1 et Les Larmes de Saël (One shot). Envie de découvrir ses secrets? C'est parti!



Hello! Dis moi, depuis quand écris-tu ?


Au risque d'être très "cliché", j'écris depuis l'enfance (j'ai l'impression de lire plein d'interviews qui répètent la même chose 😉 ) et plus précisément la primaire (vers 8-10 ans). Mes boites conservent encore ma toute première histoire, celle de trois jeunes héroïnes qui sauvent le monde en compagnie de leurs compagnons ailés (un ours, un lion et un loup). Étrangement, ces jeunes filles portaient le nom de mes copines du moment... des noms parfois raturés lorsque les amitiés changeaient 😉


Du coup, l'écriture, c'est pour toi un passe temps ou tu veux en faire ton métier ?

En effet, cela fait un moment, mais mon parcours n'est pas régulier. J'ai eu des passages à vide, non par faute d'inspiration, mais car le temps me manquait (oui, déjà durant l'adolescence ! xD). J'ai commencé mon premier roman vers l'âge de 13 ans. Je le lisais dans la cour de récréation à ma meilleure amie. Chaque jour elle me demandait la suite, c'était super motivant ! Puis je me suis laissée happer par les études.


L'écriture c'est avant tout un besoin. Lorsque ma plume repose trop longtemps, je ressens un mal être qui me ronge de l'intérieur. Les personnages ont envie de sortir de ma tête, de raconter leurs aventures, et je me dois de les honorer. Depuis environ trois ans, je m’intéresse au monde de l'édition, justement dans l'idée de faire de l'écriture mon métier Et ça y est, il y a quelques mois, je me suis lancée : fini les contrats de travail, je consacre mes journées à 100% au métier d'écrivain. Il s'agit d'un pari risqué mais je suis motivée et refuse d'avoir des regrets. Et comme dit une chanson de Bigflo & Oli, qui m'a beaucoup fait réfléchir, "Il vaut mieux vivre avec des remords qu'avec des regrets" (Si vous ne connaissez pas, voici le lien : https://www.youtube.com/watch?v=8AF-Sm8d8yk )


C’est super courageux de ta part de t’être lancée à 100% 😊 Quel a été ton cheminement pour en arriver là ?


Ce cheminement est le fait d'une assez longue évolution. Tout d'abord, il y a eu un déclic suite à des problèmes de santé qui ont failli me faire passer l'arme à gauche, ainsi qu'à mon bébé (j'étais alors enceinte). Je me suis alors rendue compte que la voie professionnelle que j'avais empruntée ne me correspondait pas (d'autant plus que le surmenage devait être lié à mes problèmes). Jusqu'alors, je me jetais à corps perdu dans mon travail, au détriment de qui j'étais et de ce qui m'était le plus cher, ma famille La vie est courte, il faut la vivre pleinement et ça m'a ouvert les yeux.


Qu'est-ce qui me faisait vibrer ? L'écriture.


Directement après mon accouchement, je m'y suis donc remise. Mais voilà, je ne me sentais pas légitime. Qui étais-je pour proposer un manuscrit à un éditeur ? Certes, mes proches avaient déjà lu mes histoires, mais avais-je vraiment le niveau ? Ma première démarche a donc été de m'inscrire sur un forum d'écrivains en herbes "Histoire de romans" (http://communaute-hdromans.forumactif.com/) Mes textes y ont été sévèrement critiqués par les autres membres, j'ai fait de même de mon côté. J'en suis ressortie vraiment très riche en expérience et en contact humain. Aujourd'hui, je reste en contact avec ces personnes formidables. Certaines ont été publiées, comme Justine Robin (si vous ne la connaissez pas, n'hésitez pas à jeter un coup d'oeil à son Apprentie Faucheuse, sélectionnée au PLIB [Prix Littéraire de l'Imaginaire des Booktubers]), d'autres sont devenues éditeurs. Et surtout, j'y ai trouvé une fabuleuse amie et béta-lectice ! (Elle se reconnaîtra 😉 )


Fort de ces enseignements, j'ai osé participer à des appels à texte pour des nouvelles et ainsi me frotter au regard des éditeurs. C'était toute tremblante que je cliquais sur le bouton "envoyer" 😄 Quelle surprise lorsque j'ai reçu des réponses positives ! Aujourd'hui, trois de mes nouvelles sont publiées chez Nutty Sheep, Etherval et Livr's Editions. Les retours critiques des éditeurs m'ont encore permis de m'améliorer.


Les premiers contacts étaient tissés, renforcés lors des salons littéraires. Des auteurs et éditeurs m'ont pris par la main, m'ont présenté et, petit à petit, je me sentais plus à l'aise. Sauf que je voulais toujours en connaître davantage sur l'édition. Alors, j'ai commencé à suivre les cours du master d'édition de ma région. J'étais un peu l'espion dans la classe. J'y allais, non pas pour devenir éditrice, mais pour connaître la manière de penser des éditeurs, leurs difficultés, leurs aspirations. C'était vraiment instructif de découvrir ce paysage d'un autre point de vue, de celui qui reçoit les manuscrits et qui doit les évaluer.


Désolée, je m'étends, je m'étends... mais cela me permet d'en venir à l'étape suivante : une rencontre décisive dans mon parcours. La rencontre de Jupiter Phaeton, auto-éditée depuis un an déjà et autrice de plus d'une dizaine de romans à succès. J'ai suivi son parcours dès le début, particulièrement impressionnée par sa détermination, les risques qu'elle entreprenait, et aussi sa réussite. Aujourd'hui, je n'ai pas honte de dire que sans elle, je n'aurais sans doute jamais tenté l'aventure Elle m'a montré (et je suis certaine de ne pas être la seule), qu'il fallait essayer de réaliser ses rêves et que vivre de l'écriture n'était pas impossible.


J'ai donc été tiraillée pendant longtemps entre l'édition classique (celle qu'on présente souvent comme la voie royale) et l'autoédition (qui, soit disant, serait pour les rejetés des maisons d'édition. A ce sujet, je vous invite à lire le dernier article de blog de Jupiter Phaeton). Sauf que ce n'est pas un secret, l'édition classique, avec ses 8% de droits d'auteur (voire 10% si on a de la chance) ne permet pas de vivre. Or, je voulais passer mes journées à écrire et non à devoir attendre d'être dans le train ou que mon fils soit au lit. L'autoédition s'est donc imposée à mon esprit. Malgré les risques d'échec, malgré les récriminations de mon entourage. Certes, maîtriser la chaîne du livre est un véritable challenge, mais ne m'étais-je pas déjà préparée inconsciemment durant tout ce temps ?


Finalement, une fois mon contrat de travail fini (des projets étaient en cours, je refusais de partir sans les achever), j'ai décidé de ne pas demander de prolongement. Aussitôt, je me suis attelée à finir d'écrire les Larmes de Saël et à tout préparer pour sa publication. Du boulot, un énorme boulot mais hyper stimulant ! Mon compagnon me soutient beaucoup, que ce soit moralement ou financièrement J'ai vraiment beaucoup de chance de l'avoir 💕


Aujourd'hui, je suis à la fois heureuse, surprise et reconnaissante du succès rencontré par ce premier livre. Les larmes de Saël ont déjà touché plus d'un millier de lecteurs. Je tiens à les remercier du fond du cœur de m'avoir donné ma chance ! Je les remercie aussi pour leurs retours positifs et aussi enthousiastes ! Grâce à eux, une structure d'accompagnement à l'auto-création d'emploi accepte que je leur dépose un dossier. S'il est accepté, je serai accompagnée dans le développement de mon projet et à l'abri du besoin durant 6 mois - 1 an. Croisons les doigts !


C’est super impressionnant ! Déjà pour le courage dont tu as fait preuve pour surmonter les épreuves, mais aussi ta détermination. Quelles ont été les étapes par lesquelles tu es passée avant de publier ?


Il me faut environ trois mois pour écrire le premier jet d'un livre. Le Secret du Faucon a connu le jour il y a cinq ans. Je l'ai beaucoup retravaillé car mon écriture a fort évolué depuis.


Mes étapes : scénario et premier jet (environ trois mois), correction personnelle d'environ 1 mois (essentiellement avec Antidote, avec notamment la traque des répétitions, participes présents, verbes faibles...), plusieurs bêta-lecteurs et, en parallèle, la recherche d'un graphiste ou illustrateur (pour en savoir plus, je vous invite à lire mon dernier article sur le sujet : https://admartel.wixsite.com/admartel/post/comment-j-ai-obtenu-ma-couverture ).

Puis je retravaille encore le manuscrit (je n'ai pas encore les moyens pour me payer un bon correcteur) notamment via une épreuve papier qui me permet aussi de contrôler la mise en page (que j'effectue seule également). Quand je suis satisfaite, j'envoie le tout à mon concepteur d'ebook et je peux enfin publier le roman ;)


Ton parcours de publication a l’air désormais bien rodé ! Mais as-tu rencontré des obstacles, des difficultés ? Si oui, comment les as-tu surmontées ? (Mise en page, communication, publicité,… etc)


Si j'ai rencontré des difficultés ? Oui, plein ! J'ai fait des erreurs et j'en referai encore, mais c'est comme ça qu'on apprend ;) Comme je le disais à l'instant, je me suis au maximum préparée en amont (formation InDesign, demande de conseils auprès d'auteurs confirmés..). Par exemple, savez-vous qu'une illustration doit faire au minimum 300 dpi pour être bien imprimée et qu'elle doit être au format CMJN (Cyan, Magenta, jaune, noir, c'est à dire les couleurs que vous utilisez en peinture) ? Soit un format tout à fait différent de ce que les graphistes proposent sur le net (soit du RVB : rouge - vert - bleu, les couleurs de la lumière). Une image RVB imprimée perdra de son éclat et de sa lumière. Bref, j'ai évité quelques catastrophes grâce à ça, mais le rendu imprimé de la couverture m'a quand même fait m'arracher quelques cheveux!


Quant à la mise en page du livre papier, quelques ratés aussi lors des premières épreuves. Il faut s'armer de patience, et on finit toujours par y arriver !


En ce qui concerne la communication, j'ai sans doute fait des erreurs. Je ne suis pas forcément très présente sur les réseaux. J'ai souvent peur de parler de mes romans et que ça fasse trop "achetez, achetez". Le marketing est sans doute mon plus gros défi à relever !


Du coup tu n’as pas investi dans un logiciel de mise en page ? Sinon, pour la communication, j’ai vu que tu étais tout de même passée par la plateforme simplement.pro pour trouver des chroniqueurs Aurais-tu un retour d’expérience là-dessus ?

Oui, cela peut être très complexe de gérer l'impression des images quand on ne s'y connait pas (et malheureusement, certains graphistes n'ont aucune expérience en impression).


Ayant testé à la fois InDesign et Word, non, j'ai préféré ne pas investir dans un logiciel de mise en page. Word fonctionne très bien et mes romans n'ont pas besoin de plus. Après, je ne nie pas qu'InDesign possède de bien meilleures fonctionnalités, notamment pour un livre contenant des illustrations.


La plateforme simplement.pro constitue une belle opportunité. Malheureusement je n'ai pas eu beaucoup de retours (que ce soit des réponses à des invitations ou des contacts spontanés). Néanmoins je suis très contente de m'y être inscrite car j'y ai trouvé des chroniqueuses vraiment supers!


Ah c’est top, du coup t’as une configuration automatique sous word pour la mise en page ? Ce fut grâce à un tuto ou tu as tâtonné ?


Je n'ai pas de configuration automatique pour word. Je suis les recommandations Amazon pour la mise en page du document et je possède déjà les connaissances de base pour le principal. J'ai tâtonné pour l'un ou l'autre élément qui m'énervait (comme les coupures de mots), mais internet répond à tous les problèmes ;)


Enfin, tu as sorti le Secret du Faucon il y a peu. Peux-tu m’en parler ? Ainsi que de tes futurs projets ? :)


Le Secret du Faucon est le premier tome d'un roman médiéval fantastique que j'ai imaginé il y a bientôt cinq ans. Son style est assez différent des Larmes de Saël. On suit les aventures de Cyrielle, une jeune novice (une apprentie sœur) qui retourne dans la famille de son oncle (ses parents sont morts) après l'incendie de son couvent. Pour une raison inconnue, elle a perdu une partie de sa mémoire et découvre quantité de choses, aussi bien présentes que passées. Elle est aussi torturée par le fait qu'elle est amoureuse d'un jeune forgeron, ce que sa "vocation" lui interdit. Il y a beaucoup de mystères et de secrets. La trame se met en place progressivement et le lecteur doit vraiment lire entre les lignes pour comprendre ce qui se passe (un peu à la manière d'un roman policier). J'ai fait un pari plutôt risqué avec ce livre car les lecteurs qui me suivent ne sont pas habitués (ou simplement pas fans) de livres historiques. Néanmoins, je tenais absolument à publier cette histoire que j'avais au fond de mon cœur depuis si longtemps. Et je suis heureuse de constater que même s'il n'y a pas autant d'engouement que pour Les Larmes de Saël, ceux qui l'ont beaucoup apprécié, au point d'en vers des larmes !


J'ai de nombreux autres projets! Actuellement, un troisième manuscrit est en cours de béta-lecture. Cette fois le style sera plus dynamique, avec des personnages hauts en couleur ! On se situera dans un futur proche avec une jeune héroïne qui fera tout pour sauver sa sœur. Mais je n'en dis pas plus ! Je distillerai des informations progressivement sur mes réseaux, alors n'hésitez pas à aller jeter un coup d’œil. Et pour ce que je suis en train d'écrire actuellement... Qui sait, il se peut que je réfléchisse à de nouvelles aventures pour Arcana ?


Merci à AD Martel de s'être prêtée au jeu de l'interview <3 Je suis très admirative de son travail! Si vous souhaitez la suivre:

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