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Comment j'ai survécu au syndrome de la page blanche (et 10 conseils pour en sortir)

On la connaît tous. C'est la hantise de nos jours, le cauchemar de nos nuits. C'est l'enfer au creux de nos doigts, bien planquée dans nos cerveaux, prête à semer le chaos au moindre signe de faiblesse. La détestée, la abhorrée, la haïe page blanche. Mais, immanquablement, elle finit par nous arriver, révélant le pire de nous-mêmes aux yeux du monde: procrastination et désespoir sont alors nos plus proches ennemis, s'abbreuvant à la source perdue de notre imagination.


Heureusement, tout n'est pas perdu, vaillants écrivains. Nous pouvons mener le combat contre cette créature abjecte. Et pour cela, votre dévouée servante ici-présente va vous armer de mitraillettes, de sabres laser, de katanas, de poignards, de hâches de guerre, de LANCE-MISSILES anti-asséchement-de-l'imagination. Rien que ça , mon petit Jean-Michel.


Trêves de plaisanteries, place à la guerre. On est pas là pour tricoter un bonnet au chihuaha de mamie.



Avant de commencer, sachez que ceci est un retour d'expérience, agrémenté de recherches psychologiques ainsi que de conseils avisés de plusieurs vétérants de guerre (= des auteurs qui ont lutté intrépidement contre cet ignoble monstre). Tout ne marchera peut-être pas sur vous, mais n'hésitez pas à concocter votre propre cocktail molotov là-dedans. Vous êtes prêts? C'parti.


1- Ne pas sous-estimer le pouvoir de l'habitude.


Avant même d'avoir le syndrôme de la page blanche, ou même ses premiers symptômes, penchons-nous sur les petits plaisirs de notre cerveau. Notre cerveau, il est pas commode, pour pas dire qu'il est carrément relou. Mais il a ses petites faiblesses comme nous. Et rien ne lui plaît plus que l'habitude. Pourquoi, me demanderas-tu Jean-Michel? Parce que les habitudes, ça créé des chemins neurologiques simples, peu gourmands en énergie, et ça permet de te mettre en pilote automatique. Ainsi, si t'as une suite d'action très simple qui se suivent toujours, la première action induira la seconde. Par exemple, j'ai pris l'habitude pendant des années de prendre une bonne douche bien chaude et de me laver les dents juste avant de me coucher le soir. Vous pouvez être sûrs que si je prends aujourd'hui une douche le matin ou l'aprem, ça me donne immanquablement envie de dormir.

Est-ce que t'as compris où je voulais en venir?


Se créer des habitudes d'écriture, une routine, peut aider forcément. Ca peut être une chose toute bête, comme s'installer à un endroit particulier (son bureau par exemple, ou la terrasse, ou son lit), relire un passage de ton livre avant d'en écrire la suite, écouter ta playlist, te faire un thé/café/chocolat chaud, traîner sur pinterest, bref.

Ainsi, en cas de page blanche, refaire simplement sa routine, ça peut débloquer un peu le truc. Et croyez-moi, c'est important même pour éviter la page blanche. Avouons-le, c'est là où j'ai péché (SHAAAAME). Ma routine consiste seulement à relire mes derniers paragraphes avant de m'y remettre. C'pas bien. Du coup, je vais mettre plus d'energie à me créer une VRAIE routine.


Ah et aussi, il faut que cette routine soit agréable. Sinon votre cerveau kiffera pas et voudra à tout prix éviter l'écriture. Donc faites des choses qui vous plaise!


2- T'es bien gentille Lulu, mais la routine j'en ai pas ou elle n'a pas marché. Alors on fait quoi?


Déjà on se détend, on inspire profondément ET on prend du recul. On ne panique pas. La page blanche, ça arrive, c'est pas grave. On a tous des hauts, et des bas.


Bon maintenant que ça c'est dit, ne restons pas au fond du trou et trouvons des solutions. C'est là que je parle de ma panne d'écriture.


J'étais au chomage depuis trois mois. J'avais réussi à trouver un rythme, certes pas incroyable, mais rythme tout de même. Ca me permettait d'écrire entre 1500 et 5000 mots par jour, selon comment je me sentais, ce que j'avais prévu de faire. C'était pas mal, et je savais qu'en poursuivant, eh bien j'arriverais vraiment à m'améliorer. Sauf que... Bah j'ai été embauchée à un job. Et là, patatra. Patatra pour deux raisons: 1- je sortais bientôt mon livre, donc je passais énormément de temps sur le maquettage de la couverture et sur les réseaux. 2- parce que désormais, avec 40h de taf par semaine, et mes soirées remplies de réseaux et de maquettage, j'avais plus la force d'écrire.

Ca s'est calmé seulement vers début mars, quand j'ai fini de chercher des chroniqueurs et de faire ce que je voulais autour du tome 1. En gros, pendant 1 mois et demi, j'ai presque pas écris. J'ai perdu toutes mes habitudes.

Quand j'ai voulu reprendre, ce fut fastidieux, j'ai tenté de forcer le truc et PAF page blanche. Les fameux "j'arrive pas écrire, j'ai trop l'impression que c'est de la merde ce que je fais", "où est mon imagination fertile?", "non mais je peux pas avancer tant que j'ai pas corriger mais corriger me donne des crises d'angoisse tellement il y a de travail',... etc.

Donc PLS. J'alternais PLS et moments où je m'obligeais. Après tout, faut le sortir ce tome 2 un jour, et pour ça il faut l'écrire! Et après les bons retours, les attentes sont si élevées, mon dieu j'y arriverais jamais, à l'aide. (là j'ai paniqué) Pourquoi tout le monde réussi le confinement et moi je n'y arrive pas?! AAAARGH


Puis j'ai fait un post, récolté les conseils et au bout de deux jours, vous savez quoi? C'est revenu. Mais qu'ai-je fait pour ça?


1- Avant, j'avais envoyé mes premiers chapitres en correction pour déléguer le truc un peu. Les retours ont commencé à arriver au moment où j'ai appliqué les conseils des gens et ça a contribué à m'aider, parce que j'avais des directions à suivre, je n'étais plus seule. A plusieurs, on est plus fort. Et les autres peuvent vous donner un petit conseil, une petite piste qui peut embraser d'un coup votre imagination.


2- Je me suis empêchée d'écrire. Je suis allée jusqu'à bouder mon ordinateur, mettant en pause également mes articles de blogs, une partie de mon taf de chroniqueuse et de communication pour mon livre. Il n'y avait en fait rien qui me déprimait plus que d'ouvrir mon fichier et... de ne rien écrire dessus. Je m'en rendais pas compte, mais ça me créais une frustration de ouf. Le fait de m'empêcher de toucher à ça, ça m'a clairement libérée.


3- J'ai fait autre chose. Des choses qui me faisaient plaisir. Un bain avec de la lecture, des films doudous, des séances de tendresse avec mon chéri. J'ai mangé aussi, pas mal. Je pouvais plus angoisser, parce que je m'empêchais d'écrire. L'arrêt n'était pas dû à mon incapacité d'écrire, mais à un choix. Un peu comme si je prenais des vacances.


A partir de là, j'ai eu envie et besoin d'écrire. Libérée de l'angoisse, mon cerveau a trouvé la solution à un problème que j'avais dans le livre qui me plaisait pas. Mais je n'ai pas réécris tout de suite (histoire de cultiver un peu ce besoin), j'ai attendu patiemment la fin du temps d'arrêt que je m'étais fixé.


4- Dès que j'ai pu me remettre à écrire... Je ne l'ai pas fait tout de suite. J'ai appliqué un dernier conseil: je me suis posée, j'ai mis une playlist qui m'inspirait et j'ai laissé mon cerveau vagabonder dans mon univers, imaginer la suite, histoire de bien me plonger dans le bain. Et j'ai écris ! Alors certes j'ai pas une cadence de fou, mais un mot d'écris c'est toujours un mot plus proche de la fin ;)


Alors ça, c'est ce qui a marché pour moi. Comme vous pouvez le voir, j'ai fait une compilation de conseils qu'on m'a donné, sans tous les prendre et en choisissant mon ordre. Libre à vous de faire autrement ou dans un autre ordre!


Voici quelques autres conseils que je n'ai pas eu besoin d'appliquer, mais qui pourrait vous aider:


- Faire le plein de culture. Vous arrêtez de vous prendre la tête et vous vous tournez vers ce qui normalement vous inspire. Ca peut être écouter pendant des heures des playlist jusqu'à s'immerger dedans, regarder des films qui vous ont fait rêver, lire des oeuvres du même style que la vôtre pour décoincer le joint de l'imagination.


- Dans la même veine que j'ai fait bêta-lire mes premiers chapitres, n'hésitez pas à décrire à quelqu'un une situation qui vous bloque dans votre livre. Il/elle trouvera peut-être une solution innovante, ou vous décelerez dans ses paroles quelque chose qui fera tilt!


- Se persuader que son premier jet ne sera pas parfait et que ce n'est pas grave. Parce que pour de vrai, ce ne sera pas parfait et c'est pas grave! Vous pouvez toujours le retravailler, voir le réécrire plus tard. Dans la même veine, certains conseillent carrément de sauter un passage que vous n'arrivez pas à écrire pour passer à un passage qui vous stimule. Vous reviendrez sur cet obstacle plus tard.


- Si vous êtes habitués à écrire sur ordinateur, sortez-vous de votre zone de confort et écrivez à la main. Ce n'est pas la même manière de faire, ça prend plus de temps, plus de réflexion et du coup, peut-être que ça décoincera en douceur votre blocage.


- Repenser à ce qui vous a motivé au départ dans cette histoire. Pourquoi vous vouliez l'écrire? Pourquoi s'arrêter, quand les personnages ont tant à raconter? A ce propos, n'hésitez pas non plus à écrire une histoire annexe, à approfondir un personnage, un événement ou votre univers autre part que dans votre roman. Ca vous montrera peut-être de nouvelles voies!


- Passer à un autre projet littéraire un temps, histoire de laisser respirer un peu l'univers présent. Peut-être que vous avez besoin de prendre de la hauteur pour mieux vous y replonger ensuite!


Voilà, voilà. Je remercie tous les auteurs avec qui j'ai pu échanger à ce propos et qui m'ont fourni cette plétore de conseils! Vous êtes géniaux, ne l'oubliez jamais. Je vous envoie plein d'amour.


Et toi, auteur en pleine crise de la page blanche: rassure toi, ça ne dure pas éternellement. Jamais. Test ces conseils, trouve ce qui te correspond, et si aucun n'y arrive, prends des vacances. L'écriture n'est pas une cage, ni une prison. Si elle le devient, abandonne-là un temps. Elle ne te libérera que mieux plus tard.


Des kissous et prenez soin de vous!


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